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Des poèmes cris
Sur le modèle de ces 3 très beaux poèmes engagés, les 3eC ont écrit le leur . Bravo à eux !
Quand ils sont venus chercher les communistes,
Je n’ai rien dit, Je n’étais pas communiste.Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n’ai rien dit, Je n’étais pas syndicaliste.Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n’ai pas protesté, Je n’étais pas juif.Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n’ai pas protesté, Je n’étais pas catholique.Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait personne pour protester.Pasteur Niemöller
Jamais jamais je ne pourrai dormir tranquille aussi longtemps
Que d’autres n’auront pas le sommeil et l’abri
Ni jamais vivre de bon cœur tant qu’il faudra que d’autres
Meurent qui ne savent pas pourquoi
J’ai mal au cœur mal à la terre mal au présent
Le poète n’est pas celui qui dit Je n’y suis pour personne
Le poète dit J’y suis pour tout le monde
Ne frappez pas avant d’entrer
Vous êtes déjà là
Qui vous frappe me frappe
J’en vois de toutes les couleurs
J’y suis pour tout le monde
Pour ceux qui meurent parce que les Juifs il faut les tuer
Pour ceux qui meurent parce que les jaunes cette race-là c’est fait pour être exterminé
Pour ceux qui saignent parce que ces gens-là ça ne comprend que la trique
Pour ceux qui pleurent parce qu’ils ont des yeux eh bien c’est pour pleurer
Pour ceux qui meurent parce que les rouges ne sont pas de bons Français
Pour ceux qui paient les pots cassés du Profit et du mépris des hommesClaude Roy - "Les Circonstances" in Poésies, Gallimard (1970)
Au nom du front parfait profond
Au nom des yeux que je regarde
Et de la bouche que j'embrasse
Pour aujourd'hui et pour toujoursAu nom de l'espoir enterré
Au nom des larmes dans le noir
Au nom des plaintes qui font rire
Au nom des rires qui font peurAu nom des rires dans la rue
De la douceur qui lie nos mains
Au nom des fruits couvrant les fleurs
Sur une terre belle et bonneAu nom des hommes en prison
Au nom des femmes déportées
Au nom de tous nos camarades
Martyrisés et massacrés
Pour n' avoir pas accepté l'ombreIl nous faut drainer la colère
Et faire se lever le fer
Pour préserver l'image haute
Des innocents partout traqués
Et qui partout vont triompher.Paul ÉLUARD,Les sept poèmes d'amour en guerre,1943
Les poèmes des 3eC
Contre le racisme
Au nom de tous ceux qui sont rejetés à cause de leur couleur
Au nom de tous ceux qui sont enlevés pour être des esclaves
Au nom d'une couleur si belle mais si longtemps asservie
Au nom de Martin Luther King, Malcolm X et tant d'autres
Au nom de leurs batailles pour la liberté
Au nom du droit de vote, du droit d'apprendre et des droits dont on les priva
Au nom d'un pays s'autoproclamant monde libre
Au nom des pertes subies
Au nom des valeurs effacées, oubliées ou tout simplement ignorées
Il nous faut espérer des jours meilleurs
Et crier nos malheurs
Pour pouvoir un jour
Grandir sans crainte ni peur
Zoé
Quand les noirs ont été tués
Je n'ai rien dit, je n'étais pas noir.
Quand les juifs ont disparu
Je n'ai rien dit, je n'étais pas juif.
Quand les Arméniens ont été traités comme des parasites
Je n'ai pas protesté, je n'étais pas Arménien.
Quand les étrangers ont été rejetés
Je n'ai pas protesté, je n'étais pas étranger.
Puis ce fut à mon tour d'être persécuté
Et il ne restait personne pour protester.
Eléa
Au nom de ceux qui se sont battus pour l'égalité dans leur pays
Au nom de ceux qui ont eu la peau zébrée par les coups de fouet pendant des siècles
Au nom de ceux à qui on refuse un emploi à cause de leurs origines
Au nom de ceux sur qui s'acharnent les violents contrôles de police
Au nom de toutes les couleurs de peau
Au nom de ceux qui ferment les yeux sur tout
Au nom de Martin Luther King, Rosa Parks et Nelson Mandela...
Il nous faut connaître pour comprendre
Comprendre pour se souvenir
Se souvenir pour tendre la main en signe de fraternité
Emma
J'ai mal au cœur mal à la terre mal au présent
J'en vois de toutes les couleurs
J'y suis pour tout le monde
Pour ceux qui ne trouvent pas de travail car ils ne sont pas Français.
Pour ceux qui sont insultés car ils n'ont pas la même couleur de peau .
Pour ceux qui pensent que tous les Arabes sont des djihadistes .
Pour ceux qui meurent car ils ne sont pas blancs .
Pour ceux qui profitent qu'ils cherchent du travail pour les exploiter.
Aliocha
J'ai mal
J'ai mal au cœur mal à la terre mal au présent
J'en vois de toutes les couleurs
J'y suis pour tout le monde
Pour ceux qui meurent car ils sont noirs
Pour ceux qui veulent tuer les Arabes car ils pensent que ce sont tous des djihadistes
Pour ceux qui meurent car ils sont syriens ou rwandais
Pour ceux qui se font arrêter car ils sont clandestins
Pour ceux qui luttent contre le racisme
Pour ceux qui meurent car ils sont étrangers
Alexandre
L'esclavage contemporain
J'ai mal au cœur mal à la terre mal au présent
J'en vois de toutes les couleurs
J'y suis pour tout le monde
Pour ceux qui enfants travaillent parce qu'il faut travailler
Pour ceux qui dans les mines extraient les diamants que d'autres porteront
Pour ceux qui cassent des briques toute la journée sans manger
Pour ceux qui travaillent parce qu'ils ont peur du fouet
Et pour tous ceux dont le travail est si mal récompensé ...
Teva
Les visages de la pauvreté
Au nom des sans abris qui doivent trouver un abri pour passer la nuit
Au nom de ces mendiants qui tendent la main pour un morceau de pain
Au nom de ces gens qui , ce soir, n'auront nulle part où aller
Au nom de ceux qui dormiront sur le trottoir et peut-être seront tabassés
Au nom de ces exclus qui regardent les belles vitrines et les autres passer
Au nom des vagabonds en détresse et dont la société ne veut plus
Au nom de ceux qui se demandent encore pourquoi ils en sont arrivés là
Il nous faut nous révolter pour que plus personne ne soit obligé de dormir dans la rue et d'y mourir de froid
Camille
J’ai mal au cœur mal à la terre mal au présent
J’en vois de toutes les couleurs
J’y suis pour tout le monde
Pour ceux qui sont pauvres car ils ne travaillent plus
Pour ceux qui sont à la rue car ils non plus d’argent
Pour ceux qui n'ont pas d’abri
Pour ceux qui n'ont pas à manger
Pour ceux qui sont malheureux
Pour ceux qui n'ont pas d'aide
Elodie
Quand ils sont venus le chercher pour l’embarquer,
Je n'ai rien dit , je me suis contentée de le regarder partir.
Quand les gens passaient devant lui sans le voir
Je n'ai rien dit. Je passais aussi , j'avais mieux à faire.
Quand je le voyais dormir dans le froid
Je n'ai rien fait, je n'ai même pas pensé à lui donner de quoi se couvrir.
Quand un jour j'ai vu qu'il ne bougeait plus,
Je me suis aperçue qu'il était trop tard pour agir.
Dorine
J'ai mal au cœur mal à la terre mal au présent
J'en vois de toutes les couleurs
J'y suis pour tout le monde
Pour ceux qui meurent de faim quand nos poubelles débordent
Pour ceux qui n'ont plus rien quand d'autres se servent largement
Pour ceux qui vivent des guerres et dont le ventre est vide
Léna
Quand je les ai vus, pauvres bougres, se battre pour un reste de repas
Je n'ai rien dit, mon assiette était bien remplie ...
Quand j'ai vu ce sans-abri dans la rue,
Je n'ai rien dit, je n'étais pas sûr qu'il me l'aurait rendu.
Quand j'ai vu un voyou voler ce sans-abri abattu,
Je n'ai rien dit, je n’étais pas sûr d'avoir bien vu.
Quand j'ai vu ces enfants dans la rue travaillant pour se nourrir.
Je n'ai rien dit, car c'était dans un autre pays.
Puis quand je n'ai plus pu payer mon loyer.
Il ne restait personne pour m'abriter...
Donatien
Au nom de tous ceux qui vivent dehors .
Au nom de tous ceux qui n'ont pas à manger .
Au nom de tous ceux qui ont froid couchés sur leur papier journal .
Au nom des personnes qui détournent le regard .
Au nom de ceux qui avec désespoir regardent ceux qu'ils doivent nourrir .
Au nom de tous les sans-abris.
Au nom de ceux qui volent pour vivre .
Au nom de ceux qui jour et nuit rêvent d'un monde meilleur
Au nom de ceux dont les rêves sont brisés.
Au nom de ceux qui un jour voudront en finir .
Au nom de ceux qui sont seuls et tristes .
Il nous faut les regarder en face .
Et cesser de les ignorer ,
Il faut plonger dans leur regard
Pour y faire renaître l'espoir.
Jeanne
Quand certains n'avaient plus d'argent
Je n'ai rien dit, j'en avais plein.
Quand certains n'avaient plus de quoi se réchauffer
Je n'ai rien dit, j'avais déjà bien chaud.
Quand certains n'avaient plus de famille
Je n'ai pas protesté, j'en avais une.
Quand certains n'avaient plus d'endroit où vivre
Je n'ai pas protesté, j'en avais un.
Puis un jour j'ai tout perdu
Et il ne restait personne pour protester.
Nolwenn
J'ai mal au cœur mal à la terre mal au présent
J'en vois de toutes les couleurs
J'y suis pour tout le monde
Pour ceux qui n'ont pas de toit
Pour ceux qui n'ont qu'un chien pour toute compagnie
Pour ceux qui dorment sur le trottoir des belles rues commerçantes
Pour ceux qui n'ont pas de quoi se payer un morceau de pain
Et qui font les poubelles avec le ventre vide
Amandine
Quand j'ai vu ces sans abris faire les poubelles
Je n'ai rien dit, mon assiette était pleine.
Quand j'ai vu ce père voler pour que ses enfants puissent manger,
Je n'ai rien dit, je n'étais pas son avocat.
Quand j'ai vu ces enfants africains manger des racines
Je n'ai rien dit, c'était loin, et je n'étais pas africain .
Quand j'ai vu tous ces bidonvilles
Faits tout de tôles comme abris de familles
Je n'ai rien dit, j'avais un toit solide au-dessus de la tête.
Puis quand j'ai perdu mon travail
Il n'y a eu personne pour me tendre la main,
Ils n'étaient pas concernés.
Gwen
Des guerres ...
J'ai mal au cœur mal à la terre mal au présent
J'en vois de toutes les couleurs
J'y suis pour tout le monde
Pour ceux qui , résistants , ont péri en voulant sauver leur patrie.
Pour ceux qui, bloqués entre quatre murs, ont vu leur vie s'effondrer en même temps que leurs bâtiments.
Pour ceux qui, innocents, courent dans les rues en fuyant les bombardements.
Pour ceux qui se sont cachés pendant que leur famille se faisait déchiqueter.
Pour ceux qui, enchaînés pour parler, ont versé leur dernière larme de pitié.
Pour ceux qui sont morts inutilement à cause de querelles insensées.
Pour ceux qui, séparés de leur famille, errent seuls dans la nuit éclairée.
Pour ceux qui, amputés par les mines, vont crever sans avoir le temps de pleurer.
Corentin
Enfants-soldats
Au nom des enfants soldats arrachés à leur famille.
Au nom de ces enfants privés de sentiments.
Au nom des enfants qui manipulent les armes comme de simples jouets.
Au nom de ces enfants qui rient trop bruyamment
De tout ce sang qui les éclabousse.
Au nom des enfants qui doivent tenir sans dormir.
Au nom de ces larmes trop vite séchées.
Il nous faut plus de paix et moins de guerre.
Laëtitia
Les bateaux clandestins
Quand les bateaux sont partis
Je n'ai rien dit, je n'étais pas clandestine
Quand tous ces gens se sont rassemblés pour l'étranger
Je n'ai rien dit , je n'étais pas passeur
Quand les familles n'eurent plus de nouvelles
Je n'ai pas protesté, je n'étais pas informée de ce qui se passait
Quand ces gens mettaient un prix énorme pour pouvoir partir
Je n 'ai pas protesté, je n'ai pas voulu voir que jamais ils ne reviendraient
Puis ce fut à mon tour d'embarquer
Et il ne restait personne pour protester.
Charline
Enfants-soldats
1,50 m , soldat
Au nom de tous les enfants soldats
Au nom de tous ces enfants dont on a tué les émotions
Au nom de tous ceux qui voudraient jouer avec des jouets plutôt qu'avec un AK47
Au nom de tous ceux qui portent l'uniforme au lieu d'une tenue d'écolier
Au nom de tous ceux qui font la guerre au lieu de la simuler dans la cour de récré
Au nom de ceux qui ne savent pas pourquoi ils sont enrôlés
Aymeric
Attentats
Au nom des enfants qui font du vélo sur les promenades.
Au nom des jeunes qui viennent boire un verre en terrasse.
Au nom des musiciens qui viennent faire la fête au Bataclan.
Au nom des policiers qui défendent corps et âme la population chaque jour.
Au nom des Turcs qui se promènent dans la rue.
Au nom des gens qui travaillent dans les buildings de New York.
Au nom des touristes qui visitent Londres, Berlin, Bruxelles.
Au nom de la tour Eiffel qui s'illumine bien trop souvent.
Il nous faut rester forts et soudés face aux attentats.
Et manifester
Pour chaque jour lutter contre la mort de la liberté.
Lucie
J'ai mal au cœur mal à la terre mal au présent
J'en vois de toutes les couleurs
J'y suis pour tout le monde
Pour ceux qui sont , résistants , ont péri en voulant sauver leur patrie.
Pour ceux qui, bloqués entre quatre murs, ont vu leur vie s'effondrer en même temps que leurs bâtiments.
Pour ceux qui, innocents, courent dans les rues en fuyant les bombardements.
Pour ceux qui se sont cachés pendant que leur famille se faisait déchiqueter.
Pour ceux qui, enchaînés pour parler, ont versé leur dernière larme de pitié.
Pour ceux qui sont morts inutilement à cause de querelles insensées.
Pour ceux qui, séparés de leur famille, errent seuls dans la nuit éclairée.
Pour ceux qui, amputés par les mines, vont crever sans avoir le temps de pleurer.
Corentin
Harcèlements.
Au nom de toutes les personnes qui se font harceler
Au nom de ceux qui un jour ont piqué leur déjeuner
Et le lendemain leurs cahiers d'écolier
Pour aujourd'hui comme pour demain
Au nom des paroles blessantes
Au nom des remarques insultantes
Au nom des mots dont on ne se relève pas
Au nom des différences que l'on n'accepte pas
Au nom des larmes qui coulent dans le noir
Au nom des poings qui se serrent
Au nom des poings qui saignent
Au nom du désespoir
Au nom de toutes les petites lâchetés par ordinateur interposées
Au nom des humiliés dans la cour de récré
Au nom des regrets éphémères
Au nom des excuses mensongères
Il nous faut lever les boucliers
Parler et dénoncer
Pour que cesse ce gâchis et toutes ces meurtrissures
Et que demain se taisent les harceleurs
Enora
Quand elle s'est fait bousculer
Je n'ai rien dit, je n’étais pas très courageuse
Quand elle s'est fait insulter
Je n'ai rien dit, je n'étais pas concernée
Quand elle s'est fait battre à coups de pied
Je n'ai pas protesté, je n'étais pas assez forte
Quand elle s'est fait agresser
Je n'ai pas protesté, je n'étais pas seule , alors pourquoi moi ?
Puis un matin elle s'est taillée les veines
Et c'était trop tard pour protester
Marine
Histoires sexistes
Au nom de celle
Au nom de celle qui restait à la maison enfermée
Au nom de celle qui ne pouvait pas s'exprimer
Au nom de celle qui n'a pas eu le droit de voter
Au nom de celle à qui il était interdit d'étudier
Au nom de celle qui ne pouvait pas travailler
Au nom de celle qui a toujours été sous-estimée
Au nom de la femme qui s'est battue pour avoir la liberté et qui l'a gagnée
Il nous faut plus de « elles » et moins de « ils »
Carla
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